Le bilan carbone d’un véhicule neuf: méthodes de calcul

véhicule neuf

En 2025, bien au-delà d’un simple calcul, le bilan carbone d’un véhicule neuf incarne une étape cruciale pour l’industrie automobile et les consommateurs soucieux de leur impact environnemental. Alors que Renault, Peugeot, Citroën, mais aussi DS Automobiles  tous membres emblématiques du Groupe PSA  accélèrent leurs efforts en faveur de la mobilité durable, la mesure précise des émissions liées à la fabrication, l’usage et la fin de vie d’une voiture neuve représente un impératif stratégique. Par ailleurs, les partenariats avec des acteurs tels que Michelin, Valeo ou TotalEnergies, ainsi que les données provenant de l’Ademe et de l’IFP Energies Nouvelles, renforcent la rigueur des méthodes de calcul et la pertinence des résultats obtenus.

Délimitation et périmètre du bilan carbone pour un véhicule neuf : fondements et enjeux

Avant toute modélisation, il convient de définir clairement le périmètre de calcul du bilan carbone d’un véhicule neuf. Cette étape initiale est essentielle pour cadrer les actions à venir et assurer la cohérence des données recueillies. La complexité de cette démarche réside dans la diversité des sources d’émissions, couvrant l’ensemble du cycle de vie de l’automobile, de la fabrication à la fin de vie, en passant par l’usage et la maintenance.

Le périmètre de référence s’appuie traditionnellement sur les trois scopes établis par l’Ademe et le GHG Protocol : Scope 1 pour les émissions directes, par exemple issues de la combustion de carburant lors de la conduite; Scope 2 pour les émissions indirectes liées à l’électricité consommée; et Scope 3 englobant l’ensemble des autres émissions indirectes, telles que la production des matériaux, le transport des pièces, ou encore le recyclage des composants en fin de vie.

Cette structuration permet de cartographier précisément les zones critiques. Par exemple, la fabrication des batteries des véhicules électriques, un sujet particulièrement suivi dans la collaboration entre le Groupe PSA et ses fournisseurs, pèse lourd dans le Scope 3. À l’inverse, chez des constructeurs comme Renault et Peugeot, la politique intégrée de maîtrise de la chaîne logistique, soutenue par les innovations de Michelin en pneumatiques à faible empreinte, vise à réduire les émissions en amont.

Pour illustrer cette approche, un constructeur pourrait analyser la consommation énergétique de son usine de montage, les transports des pièces par voie ferrée ou routière, la phase d’utilisation du véhicule sur 150 000 km, ainsi que le traitement final des déchets et matériaux recyclés. Cette vision intégrale impose de collecter des données précises à chaque étape, s’appuyant souvent sur des partenariats solides avec des experts comme l’IFP Energies Nouvelles, qui fournissent des facteurs d’émission adaptés aux spécificités du secteur.

Les méthodes de calcul reconnues du bilan carbone automobile : ADEME, ISO 14064 et GHG Protocol

En matière d’évaluation des émissions de gaz à effet de serre liées aux véhicules neufs, plusieurs méthodologies prévalent pour garantir la cohérence et la comparabilité des résultats. Parmi elles, la méthode Bilan Carbone de l’ADEME, la norme internationale ISO 14064 et le Greenhouse Gas Protocol occupent une place centrale, chacune adaptée aux besoins spécifiques des acteurs de l’industrie automobile et de la mobilité.

La méthode Bilan Carbone, développée en France par l’ADEME, est particulièrement prisée par les entreprises du secteur automobile, notamment par des groupes historiques comme Citroën et DS Automobiles. Cette approche analyse exhaustivement les trois scopes en intégrant des données sur la consommation d’énergie pour la fabrication, les transports, la phase d’usage et le recyclage. Sa force réside dans la prise en compte des émissions directes et indirectes, et dans l’appui méthodologique fourni aux entreprises pour la collecte et l’interprétation des données.

En complément, la norme ISO 14064 offre un cadre internationalement reconnu, particulièrement adapté aux entreprises souhaitant certifier leur bilan carbone au-delà des frontières françaises, ce que valorisent certains fournisseurs et équipementiers comme Valeo. Cette norme formalise la collecte, le calcul, la gestion et la validation des inventaires de GES dans une démarche d’audit rigoureux, permettant une intégration dans les rapports de développement durable et les obligations réglementaires internationales.

Enfin, le Greenhouse Gas Protocol (GHG Protocol) est la référence mondiale pour les grandes entreprises, offrant un langage commun. Beaucoup d’entreprises du secteur automobile s’appuient sur ce protocole pour répondre aux attentes des investisseurs et aux standards internationaux, notamment dans le cadre des reporting ESG. Il organise aussi les émissions en scopes, avec un suivi précis des émissions liées à la chaîne d’approvisionnement, un enjeu clé partagé par TotalEnergies dans ses activités liées au secteur pétrolier et énergétique.

Les outils numériques et logiciels pour un calcul précis et opérationnel du bilan carbone automobile

Le recours à des outils numériques sophistiqués est devenu incontournable pour la réalisation efficace du bilan carbone des véhicules neufs. En 2025, plusieurs solutions SaaS et logiciels éprouvés s’imposent pour leur capacité à automatiser la collecte de données, à appliquer rigoureusement les facteurs d’émission et à fournir des tableaux de bord stratégiques facilitant la prise de décision.

Parmi ces outils, Toovalu figure comme une plateforme populaire auprès des groupes industriels et collectivités, notamment utilisée par le Groupe PSA dans certains projets de reporting carbone. Cet outil est reconnu pour sa compatibilité avec les obligations réglementaires comme la directive CSRD, offrant un accompagnement personnalisé dans la mise en œuvre des démarches RSE liées au climat.

De même, Greenly et Sweep sont très plébiscités par les PME et ETI du secteur automobile, proposant une interface intuitive et pédagogiques avancés pour mobiliser les équipes internes sur la réduction des émissions. Sweep, en particulier, s’adresse aux grands groupes et à ceux qui doivent gérer des entités multisites, un aspect critique pour les constructeurs possédant plusieurs usines et points logistiques répartis à l’échelle européenne.

En parallèle, certaines spécialités émergent, comme CarbonFact, attaché à la mode et au textile, qui inspire néanmoins des solutions adaptées à l’industrie automobile pour assurer l’analyse du cycle de vie des composants. Cette tendance traduit la montée en puissance de l’analyse ACV (Analyse du Cycle de Vie), complément indispensable au bilan carbone classique.

Les acteurs traditionnels comme TotalEnergies intègrent également des systèmes d’analyse sophistiqués pour suivre en temps réel les impacts environnementaux liés à l’approvisionnement énergétique des usines, tandis que Michelin mise sur son expertise en pneumatiques à faible impact pour fournir des données solides dans les calculs. L’interopérabilité entre ces outils et les systèmes ERP ou CRM utilisés par les constructeurs est un critère primordial, donnant naissance à des solutions intégrées comme Salesforce Net Zero Cloud et SAP, permettant une vision consolidée et une automatisation accrue.

Le rôle clé des données spécifiques secteurs : influences des partenaires industriels et organismes dédiés

Le succès d’un bilan carbone pour un véhicule neuf repose en grande partie sur la qualité et la pertinence des données utilisées. Les fournisseurs de matériaux, équipementiers et institutions spécialisées jouent un rôle fondamental dans l’alimentation des bases de données en facteurs d’émissions précises.

Par exemple, Michelin apporte des informations détaillées sur l’empreinte environnementale de ses pneumatiques, intégrant des innovations pour diminuer la consommation de matières premières et améliorer la durée de vie. Valeo, acteur majeur de la filière, contribue à affiner les mesures liées aux composants électroniques et systèmes de gestion énergétique embarqués, qui influent directement sur les émissions durant la phase d’usage.

Par ailleurs, TotalEnergies développe des outils et modèles spécifiques prenant en compte l’origine du carburant et les énergies renouvelables, afin de mieux estimer le contenu carbone des véhicules thermiques ou hybrides. Ces données sont indispensables pour apprécier correctement le Scope 1 et suivre l’évolution de l’impact lié à la chaîne d’approvisionnement énergétique.

Les travaux menés par l’Ademe, quant à eux, fournissent un socle méthodologique consolidé, notamment par la Base Carbone, qui regroupe des facteurs d’émission validés et régulièrement mis à jour pour représenter au plus près la réalité des différentes phases du cycle de vie automobile. L’Institut Français du Pétrole Energies Nouvelles (IFPEN) enrichit ce dispositif en apportant son expertise sur les carburants alternatifs, les procédés industriels et les innovations technologiques, contribuant à l’élaboration de scénarios prospectifs pour réduire l’empreinte globale des véhicules neufs.